mardi 31 août 2010

Dominique Dord devient trésorier de l'UMP .


Maire d'Aix-les-Bains, Dominique Dord a été élu lundi trésorier de l'UMP par le bureau politique du parti. Le député de Savoie, leader du petit groupe de députés ultrasarkozystes de l'Assemblée, succède à Éric Woerth.


Après un intérim de Xavier Bertrand, le poste laissé vacant par Éric Woerth est désormais pourvu d'un titulaire: Dominique Dord, 50 ans, maire d'Aix-les-Bains et député de Savoie, a été élu lundi trésorier de l'UMP par le bureau politique du parti. Une promotion qui témoigne de l'estime et de la confiance que lui porte Nicolas Sarkozy.

Dord ne fait pas partie des sarkozystes de la première heure, mais il s'est bien rattrapé depuis, jusqu'à devenir le chef politique du petit groupe des députés ultrasarkozystes qui s'est créé il y a environ six mois. C'est Olivier Biancarelli, conseiller parlementaire à l'Élysée, qui est à l'origine de cette initiative, dont la vocation première était de contrer l'influence de Jean-François Copé, président du groupe UMP de l'Assemblée. Progressivement, l'objet social s'est étendu et plusieurs des membres du groupe entretiennent de bonnes relations avec Copé.


Une belle-mère dans le même immeuble que Patrice de Maistre

Toujours courtois, Dominique Dord se départit rarement de son calme. Il l'a pourtant fait au lendemain des élections régionales, quand sa collègue des Pyrénées-Orientales Jacqueline Irless a interrogé le président sur le «désamour» des Français à son égard. La vigueur avec laquelle Dord a défendu Sarkozy est allée droit au cœur de l'intéressé.

Le député de Savoie a aussi de l'humour. Lundi soir, au cours d'une conférence de presse, après avoir jugé «assez hallucinant» que les journalistes aient principalement retenu dans sa carrière ses deux ans comme directeur de produits chez L'Oréal, il a annoncé: «Il se trouve que ma belle-mère habite deux étages au-dessus d'un monsieur qui s'appelle de Maistre et il paraît même que ce de Maistre serait celui dont vous parlez beaucoup. Comme il m'arrive de dormir chez ma belle-mère, il se pourrait que vous me voyiez dans le même immeuble.» Patrice de Maistre est le gérant de la fortune de Liliane Bettencourt. Il a été mis en garde à vue dans le cadre de l'affaire qui a conduit à la démission d'Éric Woerth de son poste de trésorier de l'UMP.


«Ne pas laisser les donateurs en friche

Rendant hommage au ministre du Travail, Dominique Dord a assuré que son action s'inscrirait dans la «continuité» de ce que faisait son prédécesseur. Il a demandé du temps pour se pencher sur le sujet du club des grands donateurs de l'UMP, tout en affirmant sa conviction qu'«il faut le maintenir»: «On n'a pas à s'excuser ou à se cacher, ni à l'UMP ni d'ailleurs dans les autres partis, d'avoir des gens qui soutiennent l'action d'un mouvement, a-t-il estimé. Est-ce que ça doit prendre cette forme ou une autre, je n'en sais rien, mais je ne veux pas qu'on laisse les donateurs en friche.»

Comme tous les autres membres du bureau politique de l'UMP, le nouveau trésorier va aussi devoir se prononcer sur une autre question: le parti doit-il acquitter les trois quarts de la somme promise par Jacques Chirac à la Mairie de Paris dans le cadre de l'affaire des emplois fictifs? Le sujet a été rapidement abordé lundi lors de la réunion à huis clos de Port-Marly. Le secrétaire général de l'UMP a annoncé qu'il soumettrait une proposition dans ce sens lors d'un prochain bureau politique. Pierre Méhaignerie et Gérard Longuet se sont interrogés sur l'impact d'un tel marché dans l'opinion.

samedi 7 août 2010

Sécurité : les annonces de la majorité plébiscitées.


Roms, déchéance de nationalité, peines planchers, vidéosurveillance : les idées de l'UMP sont approuvées aussi à gauche.

Carton plein Nicolas Sarkozy. Que ce soient les mesures annoncées à Grenoble par le président contre ceux qui s'en prennent aux forces de l'ordre, celles présentées par Brice Hortefeux sur les camps de Roms ou suggérées par le député UMP Éric Ciotti contre les parents de mineurs délinquants: les Français les soutiennent, et dans une proportion très large, selon notre sondage Ifop.

La plus populaire, le contrôle des délinquants multirécidivistes par bracelet électronique plusieurs années après qu'ils ont purgé leur peine, recueille 89% d'avis favorables. Dernière du palmarès, la condamnation à deux ans de prison des parents de mineurs délinquants qui ne respecteraient pas les injonctions de la justice est tout de même approuvée par 55% des personnes interrogées.

Des résultats jugés «spectaculaires» par Jérôme Fourquet, directeur adjoint du département Opinion de l'Ifop, qui voit dans cette enquête la confirmation de ce qu'il pressentait: «L'affaire Bettencourt a occupé une place très importante dans les médias, mais l'opinion, elle, a davantage été marquée par les violences des dernières semaines.» Selon lui, ces taux d'adhésion élevés prouvent que «les attentes, voire les inquiétudes des Français face à l'insécurité ne datent pas d'hier, même si elles sont montées en puissance à la faveur des faits divers qui ont récemment défrayé la chronique». «Il y a peut-être du vrai dans la thèse du PS quand il accuse Nicolas Sarkozy de se servir de l'insécurité pour faire oublier Woerth, ajoute-t-il, mais ont ne peut pas nier que la demande de sécurité est forte chez tous les Français, et pas seulement chez ceux qui votent Le Pen.»

Jérôme Fourquet remarque que «Nicolas Sarkozy a beau multiplier les annonces tonitruantes sur un terrain qu'il a déjà archi-labouré, ça marche toujours». Il pense même que le président dispose «encore d'une marge de manœuvre» pour durcir son discours, tant les résultats du sondage sont «en rupture avec les idées jusqu'il y a peu dominantes dans l'opinion».


Pas de révolution culturelle au PS

De fait, qui aurait cru que 62% des électeurs de gauche approuveraient qu'on retire leur nationalité française à des ressortissants d'origine étrangère coupables de polygamie ou d'excision? Ou que 50% des mêmes soient pour la déchéance des délinquants d'origine étrangère qui attenteraient à la vie d'un policier ou d'un gendarme?

Cette évolution n'a pas dû échapper au PS. Comment expliquer, sinon, que Martine Aubry se soit contentée de cosigner avec des experts socialistes de l'insécurité un communiqué certes solennel pour condamner les annonces présidentielles, mais d'où il ressort que la gauche n'a pas de contre-propositions? Car si la première secrétaire proclame avec superbe: «Pour avoir des résultats en matière d'insécurité, nous connaissons les solutions», le PS ne fera connaître qu'en octobre «quelques-unes» de ses idées. Et encore, il a accéléré le rythme, puisque initialement, les socialistes avaient prévu d'attendre décembre ou janvier pour consacrer un de leurs forums à l'insécurité.

«On comprend pourquoi le PS refuse d'aller sur le terrain que Nicolas Sarkozy a choisi et où il a tenté de les entraîner», remarque Jérôme Fourquet. Les dirigeants socialistes, dépassés par leurs troupes, n'ont toujours pas fait leur révolution culturelle, huit ans après l'élimination de Lionel Jospin au premier tour de la présidentielle. Mais le président n'a pas pour autant gagné la partie. Si les résultats ne suivent pas, la déception sera à la mesure de l'espoir suscité par ses annonces.

Source: Le Figaro.fr