jeudi 1 décembre 2011

Et si Hollande se trompait de campagne ?


Le parti pris d'Hervé Gattegno, redacteur en chef du Point .

Vous revenez sur un sondage publié hier par l'institut BVA pour Orange, qui place toujours François Hollande en position de favori, mais qui révèle une très nette désaffection de l'électorat ouvrier envers le candidat socialiste. Votre parti pris : Et si François Hollande se trompait de campagne ?

Une désaffection et même une dégringolade : en un mois, François Hollande a perdu 25 points d'intention de vote chez les ouvriers dans un second tour contre Nicolas Sarkozy. Dans cette catégorie qui est historiquement un bastion de la gauche, il écrasait le président sortant à 75 % contre 25 % après sa victoire aux primaires. Eh bien, il a perdu toute son avance et il se retrouve à égalité avec lui. Compte tenu du ressentiment qui existe envers Nicolas Sarkozy dans l'électorat populaire, on mesure l'effondrement que ça représente pour François Hollande. C'est forcément une défiance qui s'exprime, certainement une déception qui affleure. Et c'est aussi - déjà - un danger pour le candidat.

Qu'est-ce qui peut expliquer une telle défiance dans un délai aussi court ?

L'affaire du nucléaire, bien sûr, et cette négociation calamiteuse avec les écologistes. Chez les ouvriers français, l'industrie nucléaire n'est pas vue comme une menace, mais comme un fleuron. Donc évoquer un démantèlement des centrales - même partiel -, c'est déjà une trahison. Surtout si, dans le même temps, le candidat socialiste mène une campagne modérée, recentrée. Et c'est vrai que le Hollande nouveau ne ressemble pas à celui qui voulait taxer les "riches" à partir de 4 000 euros. Il parle de "donner un sens à la rigueur" et, comme on ne connaît toujours pas vraiment son projet, on ne voit pas bien où est le "sens", on retient surtout le mot "rigueur". Ce n'est sans doute pas le discours qu'attendent de lui les Français les plus durement touchés par la crise.

Pour vous, c'est une erreur de stratégie ?

Si c'est un choix délibéré de délaisser les ouvriers, je pense que Hollande se trompe - d'ailleurs, si c'était le cas, pourquoi irait-il visiter des usines avec un casque sur la tête ? Je laisse de côté les raisons idéologiques - c'est l'affaire des candidats. Au printemps, la fondation Terra Nova, cercle de réflexion lié au PS, avait clairement suggéré la recherche d'un autre électorat : ça avait soulevé un cas de conscience chez les socialistes - qui n'est pas réglé... Mais la vraie raison relève de la géométrie politique : Hollande a gagné la primaire sur des positions très centristes, très "AAA" ; ses deux challengers, Martine Aubry et Arnaud Montebourg, campaient sur sa gauche. S'il se recentre encore plus - jusqu'à faire des signes à François Bayrou, comme il l'a fait cette semaine -, il court le risque de laisser filer cet électorat vers Jean-Luc Mélenchon ou l'extrême gauche. Ou même vers Marine Le Pen.

Précisément, c'est ce que montre le sondage de BVA : Nicolas Sarkozy aussi a perdu beaucoup de terrain chez les ouvriers et c'est Marine Le Pen qui a - de loin - leur préférence aujourd'hui...

Elle rassemble plus de voix ouvrières à elle seule que Hollande et Sarkozy réunis... C'est un symptôme de plus, comme un clignotant qui rappelle le souvenir du 21 avril 2002. Lionel Jospin avait lancé sa campagne en disant sottement que son projet n'était "pas socialiste" et il s'était persuadé que le rejet de Jacques Chirac suffirait à le faire gagner. Hollande donne l'impression, peu ou prou, de tomber dans le même piège. Depuis qu'il est en campagne, il se montre peu adroit et il se positionne peu à gauche. Le résultat, c'est qu'il perd du terrain - pas seulement chez les ouvriers. Le paradoxe, c'est qu'il apparaît toujours nettement favori, mais que, peu à peu, c'est le doute qui grandit autour de lui.

Le point.fr

Le monde est toujours mobilisé contre le sida .


Comme tous les ans, le monde entier se mobilise, le 1er décembre, pour la Journée mondiale de la lutte contre le sida. La pandémie est abordée dans tous ses aspects avec pour objectif de faire baisser l'infection à VIH partout dans le monde. En France, le Plan national de lutte contre le VIH/sida 2010-2014 place le dépistage au cœur du dispositif.

"Objectif zéro : zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination, zéro décès lié au sida", sera le thème mobilisateur de la Journée mondiale de lutte contre le sida, le 1er décembre 2011. Tous les acteurs, publics comme privés, font converger leurs actions afin de faire reculer la pandémie.
Un engagement résolu pour faire reculer le sida

Prévention, dépistage, prise en charge médicale… La France déploie tous les moyens pour lutter contre le sida. Parmi les mesures (voir les 5 axes du plan ci-dessous), le Plan national de lutte contre le sida 2010-2014 vise à limiter la propagation de l’épidémie en mettant l'accent sur le dépistage. En effet, tout le monde peut, un jour, être concerné par l'infection au VIH. Selon le ministère de la Santé, on compte près de 7 000 nouvelles infections chaque année. Environ 40 000 à 50 000 personnes sont infectées par le VIH sans le savoir. Pour une personne sur cinq, le diagnostic est encore trop tardif alors que le bénéfice d’une prise en charge précoce est largement démontré.

Afin de lutter contre la diffusion de l’épidémie, il convient, selon les autorités sanitaires, de généraliser le dépistage à l'ensemble de la population. Les professionnels de santé de premier recours, et particulièrement le médecin généraliste, sont les mieux placés pour proposer le dépistage compte tenu de la proximité et de la régularité de soins qu'ils entretiennent avec leurs patients.