dimanche 18 octobre 2009


Plusieurs milliers de personnes ont défilé samedi à Paris pour réclamer "une réelle égalité hommes-femmes" en mettant en avant les discriminations au travail mais aussi leurs inquiétudes quant à l'accès à la contraception et le droit à l'avortement. Une centaines d'associations militant pour les droits des femmes, ainsi que des partis politiques et des syndicats, avaient répondu à l'appel du collectif national pour le droits des femmes (CNDF) et de l'association "Femmes solidaires". Les organisateurs ont avancé 15.000 participants, la préfecture de police les évaluant à 2.600.

"La crise économique frappe tout le monde, mais les femmes en particulier, et nous assistons à une aggravation des inégalités", a déclaré en tête du cortège Maya Surduts, militante féministe de longue date et membre du CNDF, crée en 1996 à l'issue d'une grosse mobilisation en faveur des femmes. "Dans le monde professionnel notamment, le plafond de verre est toujours une réalité, même si des femmes y ont pris leur place", a estimé Mme Surduts. "Seuls 34% des cadres sont des femmes, et encore jusqu'à un certain niveau hiérarchique, et en moyenne les salaires sont inférieurs de 26% à poste égal", a-t-elle ajouté.

"Ne pas revenir en arrière"

Les manifestants, surtout des femmes, étaient venus d'Ile-de-France mais aussi des régions, avec notamment des associations de Nantes ou Pau. L'association Femmes solidaires, qui revendique 10.000 membres en France, composait un des gros contingents du cortège. "La liberté de décider, on s'est battues pour l'avoir, on se battra pour la garder", chantaient ses membres arborant des ballons roses et des pancartes colorées en forme de losange reprenant les six thèmes de la journée: autonomie, égalité, dignité, solidarité, laïcité et liberté. Selon une militante de Femmes solidaires, "il faut être extrêmement vigilant pour ne pas revenir en arrière, notamment au niveau des plannings familiaux qui font un gros travail sur l'accès à la contraception, à l'avortement et dont le financement a été menacé". Cette manifestation se tenait alors qu'à Madrid, en Espagne, au même moment plus d'un million de personnes anti-avortement par l'Eglise et la droite, ont manifesté samedi à Madrid contre le projet de libéralisation de l'avortement du gouvernement socialiste (voir notre vidéo : démonstration de force des anti-avortements).

Plusieurs leaders politiques et syndicalistes s'étaient joints au cortège dont Martine Aubry (PS), Marie-George Buffet (PCF), Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), Olivier Besancenot (NPA), Bernard Thibault (CGT) et Gérard Aschieri (FSU). "Parmi les discriminations dont sont victimes les femmes, ce qui se passe au travail est particulièrement important", a déclaré Bernard Thibault en évoquant 25 à 30% d'écart de rémunération pour les mêmes postes.

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