lundi 21 décembre 2009

François Fillon en visite de réconciliation en Chine


Le chef du gouvernement français François Fillon est arrivé dimanche en Chine pour une visite de trois jours, destinée à réchauffer une relation victime d'un sérieux coup de froid, il y a un an: Pékin avait vigoureusement manifesté sa colère à Paris après la rencontre entre le président Nicolas Sarkozy et le dalaï lama.

Aujourd'hui, ce périple devrait permettre une amélioration des relations économiques, histoire de préparer le terrain en attendant une visite du président français l'année prochaine.

Une série d'accords destinés à resserrer les liens commerciaux doivent ainsi être signés par François Fillon, qui rencontrera notamment le président Hu Jintao, le Premier ministre Wen Jiabao et le président de l'Assemblée nationale populaire, Wu Bangguo.

La brouille avec Pékin a connu plusieurs péripéties, principalement liées à la question tibétaine. Pékin avait suspendu la plupart de ses contacts avec Paris et annulé un sommet important prévu avec l'Union européenne en représailles à la rencontre entre Nicolas Sarkozy et le chef spirituel du bouddhisme tibétain en exil, en décembre 2008. Les deux hommes s'étaient vus en Pologne, à Gdansk, en marge des cérémonies du 25e anniversaire de l'attribution du Prix Nobel de la paix à l'ancien président polonais Lech Walesa.

La rencontre avec le dalaï lama, que Pékin accuse de visées séparatistes, a été suivie d'une opération de boycott des produits français en Chine. Le très gouvernemental "China Daily" avait à l'époque appelé ouvertement les Chinois à renoncer à aller rendre visite à la Tour Eiffel, et à bouder Louis Vuitton et Carrefour.

La tension franco-chinoise avait connu là son point culminant. Mais déjà, la question du Tibet et des droits de l'Homme avait refroidi l'ambiance au printemps précédent, lorsque des militants pro-tibétains dénonçant la répression chinoise sur le Toit du Monde avaient manifesté en masse dans les rues de Paris au passage de la flamme olympique, avant les JO de Pékin à l'été.

Depuis lors, la colère chinoise s'est apaisée: Sarkozy a renoué le contact avec Hu à l'occasion de plusieurs rencontres internationales, en avril puis septembre dernier, à l'occasion des G-20 de Londres et Pittsburgh, et les visites de haut niveau ont repris. Le ministre chinois du Commerce Chen Deming était en France le mois dernier, à la tête d'une délégation d'hommes d'affaires.

François Fillon, qui lui aussi devait être bien entouré à ce niveau, ne s'est pas exprimé à son arrivée à l'aéroport en compagnie de son épouse Penelope.

Mais dans des déclarations à l'agence officielle Chine nouvelle, il a précisé que Paris entendait renforcer sa coopération avec Pékin dans les domaines du nucléaire, de l'aviation, de la protection de l'environnement et des services médicaux notamment.

Les milieux d'affaires français avaient craint que la colère chinoise n'affecte durablement les relations commerciales avec la Chine, immense marché en devenir très attractif pour eux. La rétorsion commerciale est devenue une des armes majeures de l'arsenal de la Chine, très courtisée dans le monde entier.

Pékin avait en effet suspendu les contacts de haut niveau et rayé la France de la carte des déplacements des délégations commerciales chinoises.

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