vendredi 14 octobre 2011

Primaire PS : François Aubry versus Martine Hollande ?


Les finalistes de la primaire sont d'accord sur presque tout, hormis le rythme de réduction du déficit. Une différence de taille.

Bonnet blanc et blanc bonnet, Martine Aubry et François Hollande ? Le débat de l'entre-deux-tours de la primaire a pu donner l'impression que les deux finalistes socialistes ne se différencient pas tant sur le fond, mais sur la forme. Au cours d'un échange d'arguments techniques mercredi soir, les deux concurrents ont défendu les mêmes orientations. Mais la discussion a bel et bien viré à la confrontation sur deux points essentiels : le rythme de réduction des déficits publics, et le contrat de génération, mesure-phare du député de Corrèze.

"Je ne prends pas un engagement que je ne peux pas respecter"

Les deux candidats se retrouvent sur l'impératif de revenir dans les clous du Pacte de stabilité et de croissance (3 % de déficit) d'ici 2013, comme la France s'y est engagée devant l'Union européenne, et non plus en 2014, comme le prévoit le projet du parti. Mais le consensus s'arrête là.


Contrairement à François Hollande, Martine Aubry refuse catégoriquement de s'engager à revenir à l'équilibre en 2017. "Je pense que ce n'est pas possible de l'annoncer. Je ne dis pas qu'on ne pourra pas le faire, mais cela dépendra de la conjoncture internationale. (...) Moi, je ne prends pas un engagement que je ne peux pas respecter. (...) Si je le prenais, ça voudrait dire que je mets tout sur les déficits, et il n'y aura pas de croissance, pas de rentrées fiscales."

"Je le dis en toute amitié à François, ça ne marche pas"

Réponse de l'intéressé : "Le plus difficile, c'est la marche vers 2013. (...) Et puis après, pour passer de 3 % à un peu plus de 0 % (en 2017, NDLR), (...) c'est pas le plus difficile : ça sera moins de 1 % par an." François Hollande défend son engagement par la nécessité de dégager des marges de manoeuvre : "Moi, je préfère payer des professeurs plutôt que payer des dettes, (...) Aujourd'hui, le premier budget de l'État, c'est le paiement des intérêts de l'emprunt. C'est plus important que le budget de l'enseignement scolaire !" Mais il ne dit pas un mot sur le moyen d'y parvenir... Le régime du docteur Hollande, rigueur ou relance, dépendra en fait du niveau de croissance.


La maire de Lille, elle, est plus précise. Elle jure qu'elle affectera 50 % de ses marges de manoeuvre au financement de ses priorités politiques et 50 % seulement à la réduction des déficits. Une perspective plus réjouissante pour les Français, mais qui pourrait s'avérer difficile à tenir en cas de trou d'air...


Autre divergence, le contrat de génération. La mesure de François Hollande, qui prévoit des exonérations de charges pour les employeurs pour ceux d'entre eux qui embaucheraient un jeune tout en conservant un senior, ne trouve pas grâce aux yeux de Martine Aubry. "Tout système fondé sur les exonérations de charges pour les jeunes n'a jamais marché. À chaque fois, ça a coûté très, très cher, et ça crée des effets d'aubaine. (...) Le contrat de génération, je le dis en toute amitié à François, ça ne marche pas."


Bon prince, François Hollande n'en prend pas plus ombrage que ça. Il soutient sans ambiguïté la grande idée de la maire de Lille, qui est aussi inscrite dans le projet du parti : 300 000 contrats d'avenir, nouvelle mouture des emplois-jeunes de l'époque Jospin. Mais à condition qu'elle soit réservée aux jeunes des quartiers en difficulté.

Source: Le point.fr

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