vendredi 22 avril 2011

La dangereuse démagogie de l'ARF ou comment détourner l'essence de la décentralisation à des fins partisanes .


L’Association des Régions de France a présenté, hier, un acte III de la décentralisation.

L’histoire de notre pays est profondément marquée par un jacobinisme exacerbé de nos dirigeants. Cette tendance a laissé de profonds stigmates : la démocratie locale était analysée avec méfiance, comme autant de foyers possibles de résistances à l’autorité centrale !

Le fait régional, porté par le Général DE GAULLE d’ailleurs, naquit par les grandes lois de décentralisation de 1981 et permit une liberté locale formidable, améliorant tout aussi formidablement la vie quotidienne de nos concitoyens.

Depuis lors, ni la droite ni la gauche ne songèrent une seconde à remettre en cause ce principe d’une République décentralisée, principe constitutionnel.

Alors, entendre à nouveau, Monsieur Alain ROUSSET, Président de l’ARF, plaider pour une abrogation de la réforme territoriale, «dans l’intérêt de la démocratie», appelant, dans le même texte, à une clarification urgente des compétences...
c’est insulter l’intelligence de nos concitoyens en créant un pauvre débat partisan là où le bon sens s’impose !

La décentralisation, comme l’a souvent réaffirmé le président de la République, c’est une conquête. Mais, élus de droite comme de gauche, il est responsable d’avouer que l’on a empilé les structures, augmenté les transferts de compétence...et multiplié, par conséquent, les complexités de notre organisation territoriale. Il est donc tout aussi responsable de la réformer. Alors reprocher au gouvernement de vouloir asphyxier les collectivités par cette réforme n’est qu'un bien mauvais procès d’intention.

Quelle cohérence politique et quelle honnêteté verraient nos concitoyens si l’État luttait seul contre le déficit public, laissant les régions poursuivre leurs dépenses inconsidérées, en créant plus d’emplois publics que l’État n’en supprime ? Et que dire de l’augmentation des dépenses locales de 40 milliards entre 2003 et 2007, en dehors de tout transfert de compétence ?
Comment croire les régions qui demandent plus de compétences propres alors que, lorsque l'État propose de les partager, comme avec l'apprentissage, elles se désengagent aussi discrètement que scandaleusement de leur financement ?

La décentralisation, nous la défendons tous, mais pas si elle doit être synonyme de fuite devant nos responsabilités.

La réforme territoriale, parce qu’elle surmonte le «conflit» de compétence entre département et région grâce au nouveau conseiller territorial, parce qu’elle rationalise l’intercommunalité, rend tout simplement service à la décentralisation.
Une démocratie locale plus efficace, n’est-ce-pas ce que nous souhaitons tous ? Hier, une nouvelle frontière est née : entre les réformateurs que nous sommes et les conservateurs que sont certains élus installés.

Franck LOUVRIER
Secrétaire national en charge des relations avec les conseillers régionaux
Conseiller régional des Pays de la Loir

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