mercredi 2 novembre 2011

Référendum grec : François Fillon regrette un geste "unilatéral".


François Fillon a affirmé mercredi 2 novembre que la France regrettait l'annonce "prise de façon unilatérale" par le premier ministre grec, Georges Papandréou, d'organiser un référendum, estimant qu'Athènes devait dire "vite et sans ambiguïté s'ils choisissent" de rester dans la zone euro.

"Bien sûr, (...) en démocratie, se tourner vers le peuple est toujours légitime, mais nous regrettons, et je veux le dire solennellement (...), cette annonce prise de façon unilatérale sur un problème qui engage tous les partenaires de la Grèce", a déclaré M. Fillon à l'Assemblée nationale.

Estimant, comme Nicolas Sarkozy la veille, que la décision grecque avait "surpris toute l'Europe", le premier ministre a estimé qu'il ne s'agissait "pas de reprocher au premier ministre grec de vouloir organiser un référendum" mais "d'avoir négocié pendant des heures et des heures pour aboutir à un accord signé à l'unanimité [au sommet de Bruxelles des 26 et 27 octobre] sans jamais indiquer à ses partenaires de l'UE la possibilité d'organiser ce référendum". Selon le porte-parole du gouvernement grec, M. Papandréou avait pourtant informé ses partenaires européens de ses intentions, sans préciser toutefois la date de son annonce.

UNE RÉPONSE RAPIDE "ET SANS AMBIGUÏTÉ"

"C'est une décision qui peut être très lourde de conséquence, pour la Grèce d'abord et pour l'Europe elle-même", a relevé François Fillon, qui répondait aux questions des présidents de groupe de l'Assemblée.

En conséquence, "les Grecs doivent dire vite et sans ambiguïté s'ils choisissent ou non de conserver leur place dans la zone euro", a-t-il fait valoir. "Les Grecs doivent comprendre que l'Europe ne peut pas rester de longues semaines suspendue à la réponse qu'ils donneront au référendum."

Il faut "rappeler aux peuples européens, et singulièrement au peuple grec, qu'on ne peut pas être dans l'Europe pour bénéficier de sa solidarité et à côté de l'Europe pour échapper à sa discipline à laquelle chaque nation doit consentir", a encore prévenu M. Fillon, suscitant des applaudissements dans l'hémicycle.

"QUE LES TERMES SOIENT CLAIRS"

"Je souhaite qu'un discours de vérité soit tenu, il n'y a pas de décision simple et immédiate aux problèmes de la Grèce, il y a un chemin du redressement qui sera nécessairement long et qui exigera des sacrifices importants mais dans lequel les Etats européens sont prêts à jouer leur rôle", a-t-il jugé.

Enfin, d'après le premier ministre, "si référendum il doit y avoir, il faut que les termes de ce référendum soient clairs : entre la solidarité européenne, qui est offerte en contrepartie d'efforts, et le choix de la faillite nationale, il faut choisir".

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