mercredi 11 mai 2011

La Journée nationale du handicap dans la fonction publique.


Promouvoir les actions et faire connaître les services qui accompagnent les personnes handicapées au sein de la fonction publique. Ce sera l'objectif de chaque ministère et administration publique, le 12 mai, Journée nationale du handicap dans la fonction publique.
Instituée par la circulaire du Premier ministre du 27 décembre 2010, la Journée nationale du handicap dans la fonction publique a pour but de mettre en avant les actions menées par chaque ministère et administration publique afin que les personnes handicapées prennent légitimement leur place au sein de la fonction publique. Cette journée fait partie du dispositif de campagne pour sensibiliser les agents publics à la réalité du handicap.

"Cette journée sera également l'occasion de rappeler que la prise en compte du handicap ne se réduit pas à la seule dimension du recrutement. L'insertion professionnelle, le maintien dans l'emploi et la garantie d'une carrière doivent tout autant être assurés par les pouvoirs publics", ont souligné François Baroin et Georges Tron dans un communiqué. C'est également l'occasion de valoriser l'action du FIPHFP.

Philippe Van Den Herrewerghe est délégué ministériel pour l'emploi et l'intégration des personnes handicapées au ministère de l'Éducation nationale et au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche depuis 2008. Il a mis en place une série d'actions en faveur des personnes handicapées. Pour lui un seul mot d'ordre, être à l'écoute des personnes handicapées.

Pour vous, l'accès à l'emploi des personnes handicapées est-il une priorité ?

Oui, la campagne 2010 "Travailler à l'Éducation nationale avec un handicap, c'est possible", que nous avons lancée, a permis une réelle prise de conscience en faveur des personnes handicapées. A l'école et dans l'enseignement supérieur, nous avons mis en place des Missions handicaps rattachées aux directions de ressources humaines. Ces missions doivent répondre à la problématique de l'emploi, du maintien dans l'emploi, de l'aménagement du poste de travail du salarié handicapé… Aujourd'hui, il faut le reconnaître, le management n'est pas encore totalement convaincu des capacités des personnes handicapées. On invoque leur sous-qualification. Mais il existe de nombreuses possibilités en matière de formation. Je pense qu'il n'y a pas assez d'analyses individuelles faites sur la capacité de la personne, sur ce qu'elle a envie de faire. D'où l'importance d'être à l'écoute de la personne handicapée. A l'écoute, je le suis, avec Handi Écoute (01 55 55 55 06), qui s'adresse à tout agent ou enseignant handicapé à l'école ou à l'université, qui voudrait être aidé dans ses démarches ou les problèmes qu'il rencontre. Car l'emploi, c'est important, mais le maintien dans l'emploi l'est tout autant.

Qu'avez-vous mis en place pour l'intégration des élèves et des étudiants ?

Je suis responsable de la cellule Aide-Handicap-Ecole, une plateforme téléphonique qui aide les familles ayant besoin d'être informées et conseillées sur la scolarisation de leur enfant. Elle reçoit quelque 2 800 appels par an. Je m'engage aussi sur le dossier des manuels scolaires adaptés. Il en existe pour les personnes aveugles, mais pas pour les autres handicaps comme la dyspraxie par exemple. Il y a une dizaine de jours, nous avons eu une réunion avec Luc Chatel, Roselyne Bachelot et la commission Éducation du CNCPH (Conseil national consultatif des personnes handicapées). Des propositions seront faites avant le 8 juin sur les manuels scolaires adaptés. La DGESCO (Direction générale de l'enseignement scolaire) va également monter un groupe de travail sur le sujet.

Quels outils ont été mis en place pour développer la politique du handicap ?

Au premier chef, la loi du 11 février 2005 qui constitue une véritable "assurance-vie" pour nous. La mise en œuvre de son application est assurée actuellement par le plan pluriannuel 2008-2012 avec des objectifs chiffrés. Plus spécifiquement dans l'Education nationale et l'université, mon secteur d'activité, une convention a été signée avec le FIPHFP. Le plan et la convention fixent des objectifs en matière d'emplois, de formation à l'accueil et à la compréhension des autres. On a des outils pour analyser l'efficacité de cette loi et sa mise en place. Il faut toutefois aller plus loin dans le pilotage de l'application de la loi pour rappeler sans cesse les objectifs à tenir.

Que représente pour vous, la Journée du handicap dans la fonction publique ?

La possibilité de parler et faire voir le handicap. Car aujourd'hui, exister socialement et économiquement reste difficile pour les personnes handicapées. Il faut extraire le handicap du secteur médico-social. Une chose est primordiale à mes yeux : il faut sortir, se montrer. Parents ne cachez plus vos enfants, montrez-les, parce qu'une société ne peut pas s'organiser sur ce qu'elle ne voit pas. La société, qui a encore trop de préjugés sur le handicap, pense qu'une orientation professionnelle est prédéfinie par rapport à un handicap. Pour cela, les personnes handicapées doivent prendre la parole et non laisser les autres parler pour eux. La circulaire du Premier ministre instituant la journée du handicap dans la fonction publique du 12 mai, tout comme la Journée nationale du handicap du 8 juin permettent aux personnes handicapées de pouvoir se montrer.

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