vendredi 30 juillet 2010

Cette droite qui pousse Sarkozy à droite.


Une trentaine de députés UMP regroupés au sein d'un "collectif de la droite populaire", conduit par Thierry Mariani, veulent peser sur le gouvernement pour défendre les "valeurs qui font la France".

L'UMP va devoir s'habituer à leurs communiqués. La semaine dernière, après les violences de Grenoble, ils avaient appelé le gouvernement à « travailler rapidement à l'alourdissement des sanctions vis-à-vis de ces actes de délinquance gravissimes ». Ils s'appellent Thierry Mariani, Lionnel Lucca, Jacques Myard, Christian Vanneste ou bien encore Bernard Debré et ils constituent depuis la fin juin les membres de « la droite populaire ». Tous députés UMP, ils ont fait le même constat après la déroute de leur camp aux régionales de mars dernier : la droite a laissé filé, selon eux, une partie de son électorat de 2007 au Front national en étant pas assez ferme sur les questions de sécurité et d'immigration, thèmes sur lesquels Nicolas Sarkozy avait largement appuyé sa campagne présidentielle.

Réunissant dans un premier temps ses membres une fois par fois, le collectif veut promouvoir la Nation comme "élément fondamental de notre identité" et le patriotisme "pour redonner fierté, espoir, et ambition aux Français". Pour une immigration contrôlée et maîtrisée, ils affirment que ceux qui "choisissent de vivre en France doivent adhérer aux valeurs de notre République par une démarche volontaire". Le député Thierry Mariani avait défrayé la chronique en 2007 en défendant l'introduction de tests ADN pour des candidats au regroupement familial.

Reprenant les crédos de la droite traditionnelle, le collectif croit aussi en "la liberté d'entreprendre, au travail, au mérite et à l'effort". Il croit en "l'excellence économique, l'innovation et l'esprit d'entreprise". "Nous sommes attachés à la dignité sociale et à la solidarité avec les plus faibles d'entre nous", écrivent-ils encore, "mais sans rien céder à l'assistanat, aux abus, aux fraudes qui fragilisent le lien social et la solidarité nationale". La famille, "pilier" de la cohésion sociale, doit donner "les repères" et assurer "la solidarité entre les générations", écrit le collectif, qui érige aussi la sécurité en "première des libertés", et croit "en l'autorité de l'Etat".

"Ils ont mal lu le programme de 2007"

Plus ou moins en froid avec l'Elysée depuis la politique d'ouverture, les députés de « la droite populaire » veulent convaincre Nicolas Sarkozy que sa réélection se jouera à droite et nom au centre comme le disent souvent de nombreux observateurs pour un second mandat. Tous les deux élus dans le sud de la France, Thierry Mariani (Vaucluse) et Lionnel Lucca (Alpes-Maritimes) observent avec inquiétude la remontée des amis de Marine Le Pen dans leur fief. Ils estiment aussi que le climat des affaires et les suspicions de collusion entre le monde de l'argent et du pouvoir pourraient constituer un obstacle de taille au succès du chef de l'Etat en 2012. Ainsi Lionel Lucca affirme-t-il au Point que la symbolique du bouclier fiscal a « des effets dévastateurs » sur l'opinion.

Jeudi matin sur Europe 1, l'UMP a réagi pour la première fois officiellement aux critiques de « la droite populaire ». « Lionnel Luca et son collectif se trompent. Ils ont mal lu le programme de 2007 : c'est une évidence, Nicolas Sarkozy a mis en oeuvre son programme", a affirmé le porte-parole Dominique Paillé qui minimise les divergences. "Il n'y a pas de défaillance dans notre électorat car le président tient ses engagements", a-t-il ajouté. En réalité, cette modération dans la réaction du parti présidentiel a une explication : l'initiative de « la droite populaire » sert plutôt l'Elysée qui préfère voir des amis parler à l'électorat populaire que ce dernier partir voter FN ou s'abstenir. Qui plus est, le retour très médiatisé de Nicolas Sarkozy ces dernières semaines sur le terrain de la sécurité laisse à penser que le chef de l'Etat partage plutôt les préoccupations de ses députés de base.

Source : LCI.fr

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